mercredi 3 mai 2017

Guide des rumeurs et des fausses informations

Elles existent depuis Internet, mais avec la campagne présidentielle en cours, les fausses informations (mieux connues sous le nom de fake news depuis les dernières présidentielles américaines) se répandent plus vite que des rhinovirus dans les transports en commun. Que ce soit par e-mail ou sur les réseaux sociaux, voici un petit guide pour ne plus vous faire avoir et ne plus les propager :
  • Les détails qui doivent vous mettre la puce à l'oreille :
    • Si l'origine du message est inconnue ou floue (l'effet "c'est le beau-frère du cousin de ma voisine d'en face qui me l'a dit"), c'est probablement un hoax.
    • Si le ton est exagérément outré ("scandale", "arnaque", "que fait le gouvernement ?" quand la rumeur n'a pas pour sujet le gouvernement lui-même), il y a des chances que ce soit un hoax qui joue sur les émotions.
    • Si on répète "ce n'est pas un hoax", il y a des chances que ça en soit un. Les vraies informations n'ont pas besoin de le préciser.
  • Pour vous en assurer :
    • La méthode la plus simple : taper la première ou la deuxième phrase du message dans votre moteur de recherche préféré. Si dans les premiers résultats vous trouvez Hoaxbuster, les Décodeurs du Monde ou tout autre site de fact-checking : c'est du faux et vous devriez lire l'article, il vous expliquera pourquoi.
    • Si le message contient une image, n'oubliez pas qu'elle ne prouve rien. Elle peut dater d'il y a plusieurs années, venir d'un autre pays, voire d'une œuvre de fiction ! (Les anglophones sont très forts pour propager des rumeurs avec des images de Harry Potter mais elles sont d'autant plus faciles à démasquer...) Google possède un outil de recherche d'images qui peut vous indiquer d'où vient une image. Si elle semble associée à plusieurs informations complètement différentes, c'est confirmé : elle ne prouve rien !
    • Si vous trouvez des variantes du message accusant différentes personnes / entreprises / organismes de la même chose, c'est du recyclage de rumeurs. La première version avait déjà des chances d'être fausse, les "reprises" le sont d'autant plus !
Dernière précision : une fois que vous avez la preuve que c'est faux, méfiez-vous des biais cognitifs, et en particulier du "c'est faux mais ça pourrait être vrai". Ce qui pourrait être vrai relève de la spéculation ou de l'extrapolation, il peut être utile d'extrapoler mais cela ne doit pas être présenté comme des faits avérés.
En résumé : si vous recevez une fausse information,
  1. Vérifiez-la.
  2. Si elle est fausse, ne la retransmettez pas. Même si elle va dans votre sens, même si vous estimez que ça "pourrait être vrai". Les personnes à qui vous la transmettez pourraient ne pas vérifier du tout.
  3. Envoyez un démenti à l'expéditeur (si possible en "répondre à tous" pour toucher le plus de monde possible). Il ne sait peut-être pas que cette information est fausse, et cela pourrait l'aider à ne plus croire (et donc ne plus propager) de fausses informations.
Pas forcément besoin d'être Sherlock Holmes pour repérer une fausse information... Illustration de "The Adventure of Silver Blaze" par Sidney Paget (1860-1908) (Strand Magazine) [Domaine public], via Wikimedia Commons

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire